Le 6 août, une autre prostitué de Whitechapel, Martha Tabram, était morte criblée de 39 coups de couteau, etc.
Mais ces crimes n'atteignaient pas le degré d'horreur des mutilations infligées aux victimes de Jack L'Eventreur.
En effet, la manière dont Jack l'Eventreur tuait ses victimes était d'une violence rare. Les victimes étaient toutes des prostitués, 2 d'entre elles étaient des prostitués occasionnelles. Lors de l'examen du corps de la première victime (Mary Anne Nichols), le Dr Llewellyn remarqua que les blessures de la gorge avaient été infligées de la gauche vers la droite. Il en déduisit que le meurtrier était gaucher. Ce jugement médical a depuis été remis en question, sans qu'on pût rien prouver dans un sens ni dans l'autre. Une autre idée couramment admise peut par contre être réfutée sans peine: l'Eventreur ne tuait pas en se tenant debout derrière ses victimes. De nombreux indices montrent qu'il les assassinait alors qu'elles étaient déjà couchées par terre. Il leur faisait d'abord perdre connaissance en les étranglant. Puis il les égorgeait pendant qu'elles étaient prostrées, faisant toujours l'incision vers l'extérieur afin que le sang jaillissant des artères ne l'atteignît pas. Malgré la diligence de la police, l'identité de Jack L'Eventreur ne fut jamais découverte. Ce mystère, qui n'est toujours pas élucidé un siècle plus tard, enflamma l'imagination populaire.
VICTIMES DE JACK L'EVENTREUR
1ère victime: Mary Anne NICHOLS surnommé "Polly la Jolie". Elle a été assassinée le 31 août 1888. Son corps fut découvert par deux ouvriers à 3h45' du matin dans une ruelle étroite situé derrière l'actuelle station de métro de Whitechapel.
C'est lorsque Poly fut envoyé à la morgue, une fois déshabillée, qu'on constatera l'étendue de la gravité de ses blessures. Les intestins débordaient d'une plaie béante dans l'abdomen. On lui avait ouvert la gorge à deux reprises, les incisions coupant les chairs jusqu'à l'os. Ses organes génitaux avaient également été entaillés à coup de couteau.
2ème victime: Eliza Annie SMITH. Elle fut retrouvée morte par un homme âgé, nommé John Davis en rentrant chez lui, le 8 septembre 1888 à 6h00' du matin à Hanbury Street.
"C'était indescriptible ... Des morceaux de son corps jonchaient le sol autour d'elle" J. DAVIS
La victime avait été terriblement mutilée. Elle avait eu la gorge tranchée jusqu'à la colonne vertébrale, le meurtrier semblant avoir essayé de séparer la tête du corps. Son abdomen avait été ouvert et ses intestins, sectionnés au niveau des points d'attache mésentériques, avaient été placés sur son épaule droite.
La partie supérieure du vagin, l'utérus et les deux tiers postérieurs de la vessie avaient été ôtés. L'utérus ne fut pas retrouvé, le meurtrier l'ayant apparemment emmené avec lui.
La nature des blessures de cette 2ème victime amena le médecin légiste (George Bagster Phillips) à penser que le tueur devait avoir des notions de chirurgie, ou tout au moins des connaissances en anatomie. Il s'ensuivit une rumeur persistante faisant du meurtrier un médecin ou un étudiant en médecine.
3ème victime: Elizabeth Stride, prostitué surnommée "La grande Liz", fut retrouvée morte par un passant (Louis Diemschutz), le corps d'Elizabeth Stride n'avait pas été mutilé, bien qu'elle aurait eu la gorge tranchée par les deux coups de couteau caractéristiques. Le meurtrier avait sans doute été dérangé par l'arrivée de Louis Diemschutz et s'était enfoui avant de pouvoir se livrer aux mutilations qui signaient ses crimes.
4ème victime: Catherine Eddowes. Le meurtrier apparemment frustré de ne pas avoir terminé le travail avec la 3ème victime serait parti en quête d'une autre victime: Catherine Eddowes, fut tuée le même jour. C'est un policier qui découvrit le corps. Elle avait été mutilée avec une sauvagerie délibérée. L'assassin avait surtout maltraité son visage et son abdomen; certains organes avaient disparus, dont le rein gauche et, à nouveau, l'utérus.
5ème et dernière victime selon les experts: Mary Jane Kelly, prostituée, a été tuée le 9 novembre 1888. Cette fois-ci Jack l'Eventreur attaqua sa victime chez elle, ce qui lui permit de prendre tout son temps pour donner libre cours à ses fantasmes. Les mutilations qu'il lui fit subir étaient si terribles qu'elles défiaient toute description autre qu'en termes froids médicaux. Jack l'Eventreur portait terriblement bien son surnom. Le corps de M. J. Kelly a été découvert par l'apprenti du propriétaire (John McCarthy) à 10h45', il était chargé d'aller tenter de récupérer une partie du loyer qu'elle lui devait. Il frappa plusieurs fois à la porte et comme personne ne répondait il passa sa main a travers une vitre cassé pour ouvrir le loquet de l'intérieur.
C'est l'horreur! Il vit d'abord deux morceaux de chair sur la table de nuit. Sur le lit, de l'autre côté de la pièce, gisait le corps mutilé d'une femme.
Le Dr. Bond, le médecin appelé pour examiner le corps, déclara: "La totalité de la surface de l'abdomen et des hanches a été enlevée et la cavité abdominale vidée de ses viscères. Les seins ont été découpés, les bras mutilés... le visage est entaillé tellement profondément que la personne est méconnaissable. Les tissus autour du cou ont été sectionnés jusqu'à l'os." C'était les seins de Mary Jane et ses reins qui étaient posés sur la table de nuit. Le tueur avait emporté le c½ur.
"Ce que nous avons vu, je n'arrive pas à le chasser de mon esprit. Cela ressemblait à l'½uvre du diable" John McCarthy
PROSTITUTION
En octobre 1888, la police de Londres estimait qu'il y avait 1200 prostituées à Whitechapel, et 62 maisons closes, S'y ajoutaient les prostituées occasionnelles, des femmes qui vendaient leurs charmes uniquement lorsque leur situation financière les y obligeait, et qui, comme Mary Janne Kelly, ramenaient leur clients dans leur chambre.
Ces femmes étaient contraintes de recourir à la prostitution, car c'était pour elles la seule façon de ne pas mourir de faim. M.J. Kelly et C. Eddowes n'y avaient recours que quand elles étaient à cours d'argent.
LES LETTRES DE JACK L'EVENTREUR
La police reçut de nombreuses lettres prétendument écrites par le meurtrier de Whitechapel. La plupart étaient d'évidents canulars. Une de ces lettres, adressée à l'Agence centrale de presse, légua au meurtrier son effrayant surnom, elle était signée "Jack The Ripper" (Jack l'Eventreur). Elle émanait probablement d'un journaliste un peu trop entreprenant. La seule lettre peut-être authentique fut envoyée au président du groupe d'autodéfense de Whitechapel, George Lusk, le 16 octobre 1888. Elle était accompagnée d'un paquet contenant la moitié d'un rein humain, décrit par le Dr Robert Openshaw comme un ginny kidney ("rein au gin"), appartenant à une femme d'environ 45 ans. Il déclara ensuite qu'il pensait que le rein avait été conservé dans de l'alcool. Cependant, en ces années 1880, le terme anglais ginny kidney désignait également un rein affecté par le mal de Bright, ou néphrite chronique. Et le Dr Frederick Gordon Brown, qui avait autopsié Catherine Eddowes, avait décrit le rein qui restait à cette dernière comme étant "pâle exsangue, avec une légère congestion de la ase des pyramides", signes cliniques du mal de Bright.
Traduction de la lettre sur la photo:
De l'Enfer
Mr Lusk
Monsieur,
Je vous envoie un demi rein que j'ai pris sur une femme; je l'ai mis de coté pour vous, l'autre morceau je l'ai fait frire et mangé, c'était très bon. Il se peut que je vous envoie le couteau sanglant qui a servi à l'enlever, si vous attendez encore un peu.
Signé
"Attrapez moi quand vous pourrez, Mr Lusk"
DU POINT DE VUE PSYCHOLOGIQUE
Au XIXe siècle, la science psychologique ne jouait aucun rôle dans le travail de la police, et, puisqu'on ne sait pas qui fut l'assassin, les seuls éléments pouvant éclairer la personnalité de Jack l'Eventreur sont les crimes eux-mêmes. Les techniques modernes d'investigation brossent un portrait du tueur en jeune homme à l'allure discrète.
Jack l'Eventreur était ce que l'on appelle aujourd'hui un tueur en série. Il ne tuait pas par cupidité, pour des raisons financières ou matérielles. Il ne semble pas non plus avoir été un meurtrier sadique éprouvant du plaisir à infliger douleur et souffrance. En fait, Jack l'Eventreur tuait vite.
Son but n'était pas tant de tuer que de mutiler. La manière dont il s'en prenait aux parties génitales et à l'abdomen de ses victimes, et le fait que, à deux reprises, il ait prélevé et emporté l'utérus, suggèrent qu'il tentait de détruire symboliquement les moyens de donner la vie. Il est possible que se soit la vie même qu'il ait ainsi cherché à supprimer ... peut-être la sienne.
Plusieurs études universitaires interdisciplinaires visant à reconstituer la personnalité de Jack l'Eventreur ont été entreprises. La plus remarquable fut The Ripper Project (Projet "Eventreur"). Cette étude débuta en 1981 au Centre International de Médecine Légale Milton Helpern, de l'université du Kansas, à Wichita aux Etats-Unis. L'affaire y fut étudiée sous l'angle de la pathologie, de la psychiatrie, de l'histoire, etc.
Un expert du FBI travaillant pour le Centre National d'Analyse de la Criminalité dressa même un profil psychologique du meurtrier.
Aux Etats-Unis, la technique des profils psychologiques date des années 1950: elle y a été utilisée avec un certain succès depuis lors. Elle consiste en l'étude systématique d'un crime afin d'y retrouver les éléments indiquant le type d'individu qui, d'après l'expérience qu'en ont les enquêteurs, serait capable de le commettre.
Ce mélange de rigueur, de logique et d'intuition donne parfois des résultats étonnants. Quand la police arrêta George Metesky, le poseur de bombe fou de New York, elle s'aperçut qu'il correspondait exactement au profil établi, jusque dans sa manière de s'habiller et sa situation de famille.
Il était probablement intégré à la société, et aimait être seul, sans doute parce qu'il avait une piètre image de lui-même en raison d'un défaut physique réel ou imaginaire. Il devait passer aux yeux des autres pour quelqu'un de timide, soigné, discipliné en apparence, et solitaire. Personnage timoré la plupart du temps, il est tout à fait possible qu'il n'ait pas été considéré comme un suspect possible. Cependant, son air réservé dissimulait une grande agressivité. Il devait être particulièrement dangereux lorsqu'il venait de vivre une situation où il s'était senti rabaissé.
Socialement inadapté et incapable d'aborder une femme, il devait laisser à sa victime le soin de faire les premiers pas. Voilà pourquoi elles étaient toutes des prostituées; mais il est peu probable que l'assassin ait considéré qu'il menait une croisade contre le vice, comme cela a été le cas avec Peter Sutcliffe, "l'Eventreur du Yorkshire", par exemple. Il devait s'habiller avec ses plus beaux vêtements, pour donner l'impression d'avoir de l'argent, ce qui rendait plus probable encore le fait que ses victimes l'aient perçu comme un client éventuel.
Il vivait certainement à proximité de l'endroit où les meurtres ont été commis, sans doute très près de la scène du premier meurtre, dans Buck's Row. Il est possible qu'il ait déjà agressé des femmes avant le premier meurtre, et que ces agressions n'aient pas été signalées, ou que la police ne les lui ait pas attribuées par la suite.
Il est peu probable qu'il ait écrit les lettres signées Jack l'Eventreur, car il n'aurait certainement pas cherché à attirer l'attention sur lui de cette manière.
Certains observateurs ont cru déceler une férocité croissante dans les mutilations. Pour eux, cette progression indiquerait une accumulation de tension aboutissant à une déflagration mentale dont le point culminant aurait pu être le suicide de l'assassin. Mais le FBI ne pense pas que Jack l'Eventreur se soit suicidé.
Il voulait mutiler ses victimes, et la progression dans les mutilations est due en partie au fait qu'il devenait plus confiant, en partie au hasard. Ainsi, le meurtre en chambre de Kelly lui laissa-t-il suffisamment de temps pour son dépeçage macabre.
Jack l'Eventreur a probablement cessé de tuer soit parce qu'il a été interrogé par la police, soit après avoir failli être reconnu, soit parce qu'il a été arrêté pour un autre délit.
S'il a été empêché de tuer, il est possible que sa santé mentale se soit encore aggravée, et que ce qui passait auparavant pour un comportement bizarre soit devenu manifestement de la folie. Il aurait alors pu être interné dans un asile.
En bref, Jack l'Eventreur était un jeune habitant de Whitechapel, peu différent des autres, quoi que plus solitaire. Les meurtres étaient un exutoire à son agressivité, qu'il n'avait aucun autre moyen d'exprimer.
TOONNSS19, Posté le dimanche 04 décembre 2011 10:16
JAck et peut-être le peintre WALTER SICKERT. l'une desses peinture s'appel " la chambre de Jack l’Éventreur "